Dans le domaine de l’assurance en général et de la prévoyance en particulier, il est difficile voir impossible de s’y retrouver par soi-même. La complexité et la particularité du sujet en font une niche d’experts, qui vous proposent tous « le meilleur contrat » et « le meilleur suivi ».
Aujourd’hui encore, une cliente me dit qu’elle envisage un concurrent à la place de mon contrat et attend sa proposition. Connaissant bien le marché et le concurrent en question, j’ai un peu tiqué. Il faut dire que même si on est tous les deux assureurs, on ne fait pas le même métier…
Mais après réflexion, j’ai vite compris que pour elle, on vendait tous la même chose ! J’ai donc saisi l’inspiration d’écrire mon premier article LinkedIn, pour vous donner 3 points clés qui différencient un bon contrat d’un contrat plus standard.
Histoire d’avoir des points de réflexion factuels, et de ne pas se fier uniquement à la bonne tête de votre interlocuteur.
1/ Les conditions de détermination de l’invalidité
Point névralgique et souvent ignoré, cet alinéa des conditions générales peut changer votre vie! Rappel : l’invalidité, c’est un état de santé qui vous empêche de travailler dans des conditions normales, à un certain pourcentage ou taux d’invalidité.
Ici, chaque assureur fait un peu comme il le veut. Pour vous, deux choses primordiales :
- s’il existe un barème professionnel spécifique, et qu’il est bien adossé aux conditions particulières de votre contrat, il s’agit certainement d’une excellente couverture (s’il n’est pas remis en question comme c’est le cas dans la majorité des compagnies).
- dans la détermination de votre taux d’invalidité, privilégiez les contrats qui font référence au barème des accidents du travail de la sécurité sociale (en moyenne 31% plus avantageux que le barême de droit commun concours médical, droit rousseau).
Ces 2 points peuvent représenter des dizaines voire des centaines de milliers d’euros de moins d’indemnisation perdues si on les néglige.
2/ La clause de subrogation
Cette petite clause, écrite en langage juridique incompréhensible dans 80% des contrats, signifie une chose très simple : si votre maladie, accident, invalidité, décès est dû à un tiers, l’assureur vous remplacera dans vos droits pour obtenir réparation financière de ce qu’il vous a versé. Un exemple : un chauffard vous écrase sur un passage piéton et vous décédez. Votre contrat prévoyait un ensemble de dispositions représentant 200 000€ pour votre conjoint et vos enfants. 5 ans après, lors du procès, le chauffard est condamné définitivement à leur verser 300 000€. C’est le moment ou l’assureur pointe le bout de son nez et dit « euh, merci, c’est tout pour moi ! » et ne vous laisse que 100 000€.
3/ La stabilité du contrat
Certainement le point le plus dur à apprécier, mais sûrement le plus important. La construction d’un contrat d’assurance, quelque soit l’organisme qui le propose, obéit à une logique simple : il faut toucher suffisamment de cotisations (primes) pour payer les sinistres et gagner sa vie. Beaucoup d’acteurs sur le marché ont une politique simple : faire le contrat le moins cher possible pour attirer un maximum de souscripteurs et donc de primes. Au bout de 2, 3, … 5 ans ou plus, il n’y a pas assez de primes pour payer les sinistres, donc on envoie un courrier à tout les assurés pour augmenter le tarif de 2,3,5, voire 40 % (oui oui, c’est déjà arrivé) !
Le contrat devient trop cher pour attirer de nouveaux clients, on en crée donc un nouveau, en vente à perte pour attirer de nouvelles souscriptions, et on garde les clients à « inertie », qui ne voient pas le ballon passer.
Aucun assureur bien sûr, n’avouera une telle pratique. Une bonne façon de l’éviter est de se méfier comme de la peste de celui qui est 25% moins cher que tout le monde. L’assurance, c’est :
- un risque (décès, accident, invalidité,etc)
- une situation (age, antécédents médicaux, habitudes de vie, métier,…)
- une garantie (plus ou moins bonne selon)
- égal un prix
Et n’oubliez pas qu’une fois que vous avez utilisé les garanties de votre contrat de prévoyance, il devient très difficile voir impossible d’en changer. Il est d’autant plus important de bien choisir tant que c’est possible !
Voilà, j’espère que ces quelques éléments vous seront utiles. Il y a bien sûr beaucoup d’autres choses à prendre en compte dans le choix de vos contrats, mais si vous évitez ces trois écueils vous avez déjà fait un grand pas vers le bon choix !